Vice-Versa 2 Japon, Etats-Unis 2024 – 96min.

Critique du film

Être à la hauteur

Lysann Leyh
Critique du film: Lysann Leyh

Dans cette suite du film à succès «Vice-versa» de 2015, Riley est de retour. Cette fois, elle se prend la puberté en pleine figure et, soudainement, son corps change, ses pensées s'emballent et elle commence à douter d’elle-même. Véritable chaos émotionnel, le long métrage illustre à merveille cette période si confuse.

Le temps du collège a été une merveilleuse expérience pour Riley. Maintenant, le lycée approche à grands pas. Lors d'un match de hockey, l’entraîneuse de l’équipe d’un lycée la repère avec ses amies et les invite pour une semaine d’entraînement dans son établissement. Mais le timing n’aurait pas pu être pire. En effet, au même moment, Riley entre en pleine puberté. Et au quartier général de ses émotions, quatre nouveaux arrivants se mettent à l’aise.

Dans ce nouveau volet, nous retrouvons l’intérieur de la tête de Riley, où résident ses cinq émotions: Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût. Ces dernières vont devoir faire de la place lorsque Anxiété, Embarras, Envie et Ennui (Cette dernière doublée par Adèle Exarchopoulos dans la version francophone, mais aussi déjà dans la version originale ) débarquent et emménagent avec elles dans le centre de contrôle. Le chaos s'installe et l'univers émotionnel de Riley s’en trouve complètement bouleversé.

De manière intelligente, drôle et touchante, le long métrage de Kelsey Mann transforme les sautes d'humeur et les troubles complexes liés à la puberté en des paysages colorés et des personnages originaux. Chacun de ces sentiments est illustré de façon unique. Embarras, en particulier, divertit admirablement par son humour. Sans aucun doute, la nouvelle émotion la plus importante, Anxiété, prend rapidement les commandes, quitte à prendre plusieurs mauvaises décisions, dictées par son incertitude.

Comme son prédécesseur, le long métrage réussit à convaincre petits et grands. L’humour, omniprésent, promet de nombreux instants de rires et le public peut facilement s’identifier à Riley. Au cœur de son monde imaginaire, nous reconnaissons nos propres doutes, reflétés par des pensées dépréciatives telles que «Je ne serai jamais assez bien» ou «On ne m’aimera que si je réussis» Il est agréable qu'une oeuvre aborde un sujet aussi sensible, et réussisse à le rendre accessible aux plus jeunes.

«Vice-versa 2» est donc une superbe réussite. Les sentiments considérés comme plutôt négatifs sont abordés avec humour et légèreté et le film expose un message clair: chaque émotion est légitime! Ainsi, notre personnalité est constituée de nos expériences et de nos émotions, positives, comme négatives.

(Adapté de l'allemand)

09.07.2024

5

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Commentaires

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Esma

il y a 2 mois

Il est incroyable


vincenzobino

il y a 4 mois

4.5: Règlement de compte à Hockey Chorale
Riley est devenue adolescente et s’apprête à rentrer au lycée avec option sportive et son choix est le hockey sur glace. De quoi mouvementer notre quintette d’émotions et les nouveaux venus avec l’âge.
Le voici ce retour de Riley et de ses émotions cachées dirigeant sa vie. Avec le même plaisir.
Fini l’enfance, bonjour l’adolescence: toujours aussi turbulents malgré eux, les membres de notre quinté perdant va vite se rendre compte que plus un esprit grandit, davantage il est incontrôlable. Et le chœur non musical mais involontairement tout aussi mélodieux va à nouveau nous enchanter et nous ramener en souvenir d’adolescence avec une espèce d’auto-critique hilarante.
Avec en français un sacré casting où notamment un Comte échappé d’un château trouve un sentiment finalement assez similaire. Et si vous connaissez le hockey sur glace vous allez bien vous amuser.
Nouvelle perle Pixar à recommander vivement!!!Voir plus


CineFiliK

il y a 4 mois

“L’âge de déraison”

Riley grandit et fête déjà ses 13 ans. A cet âge, de nouveaux sentiments apparaissent, perturbant tout le travail de Joie et son équipe.

Une alarme vous réveille en pleine nuit. Sur le tableau de bord, l’ampoule rouge indiquée « Puberté » s’excite. Pas de problème, il suffit de l’envoyer valser dans la zone lointaine du subconscient. Trop tard, le stade de l’adolescence est désormais atteint. Et c’est Anxiété qui en prend les commandes.

Quel plaisir de retrouver après bientôt 10 ans le récit d’apprentissage de Vice-versa qui avait tant séduit par son humour, sa créativité et son intelligence. Si l’effet de surprise n’est plus, ces bibliothèques remplies de boules cristallines comme autant de souvenirs demeurent un régal pour les yeux. Alors qu’à l’époque l’arc-en-ciel émotionnel pouvait sembler réducteur, il s’épaissit avec de nouveaux venus tout aussi perchés. Mentions spéciales pour l’accent français d’Ennui, affalée devant sa tablette, et le touchant Embarras, bibendum rose de honte, dissimulé le plus souvent sous son sweat à capuche. Les interactions les plus drôles impliquant le cerveau inquiet des parents sont limitées, l’aventure ne tenant qu’à un camp de hockey sur glace pour jeunes filles motivées. De quoi y concentrer quelques problématiques existentielles comme la fragilité de l’amitié, l’esprit de compétition, le besoin d’intégration, l’acceptation de soi et les craintes pour l’avenir. Sans négliger cette question vertigineuse digne d’une épreuve philosophique : sommes-nous contraints de perdre en joie en grandissant ?

(8/10)Voir plus

Dernière modification il y a 4 mois


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