Ce conte pour jeune public relate l’histoire de deux renards arctiques malencontreusement séparés par une fonte des glaces trop précoce. Coincé sur un morceau de glace à la dérive, Yuk va tout faire pour retrouver Kina, réfugiée dans l’environnement hostile d’une ville pleine d’humains.

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L’idée est partie d’une histoire vraie : au Canada, un petit renard polaire tout tremblant, coincé sur un morceau de banquise à la dérive, avait été sauvé par des pêcheurs. Alors que Kina va bientôt mettre bas, elle se retrouve brutalement séparée de Yuk. Forcée d’aller toujours plus loin pour trouver de quoi se nourrir, elle découvre un environnement inconnu, peuplé d’hommes, mais aussi d’autres animaux, parfois amis, parfois hostiles. Les deux vont-ils se retrouver à temps pour la naissance des renardeaux ?

Spécialiste des films animaliers, biologiste de formation, le Français Guillaume Maidatchevsky se garde de tout excès d’anthropomorphisme. Même si le scénario, destiné à un très jeune public, est forcément romancé, les renards polaires forment dans la nature des couples monogames pendant la saison de reproduction, et ils restent ensemble pour élever leurs petits. La voix de Virginie Efira, nuancée, mais sans trompettes, dresse le contour des personnalités de nos deux héros. Parmi les nombreux animaux qu’ils vont croiser, seuls deux autres auront un nom.

Les humains, masse volontairement anonyme, sont ceux qui peuplent l’environnement hostile de la ville, dans laquelle Kina trouvera temporairement refuge. Le comédien américain W.C. Fields avait coutume de conseiller de «ne jamais travailler avec des enfants et des animaux». Par des températures de – 40° en ville, beaucoup de scènes ont été tournées dans des conditions extrêmes. Travailler avec les deux renards, «acteurs» professionnels, dans un environnement urbain stressant, n’était pas une mince affaire et a demandé à l’équipe une grande flexibilité.

Si les plus âgés penseront peut-être au roman Croc-Blanc ou à l’une de ses nombreuses adaptations au cinéma, «Kina & Yuk» est un bon moyen d’introduire les plus petits aux dégâts et aux conséquences, ici très concrètes, du réchauffement climatique. Montrer une beauté qui demain n’existera plus est un moyen efficace d’alerter sur la fragilité de la planète – rappelons-nous des images du photographe Yann Arthus-Bertrand au début des années 2000. Ici, ce sont deux mignons petits renards qui risquent d’être séparés, prétexte à une jolie histoire à voir en famille.