Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary Danemark, France 2020 – 84min.

Critique du film

Enfance d’une légende de l’Ouest

Clélia Godel
Critique du film: Clélia Godel

Lauréat du Cristal du long-métrage au Festival International du film d’animation d’Annecy en 2020, Calamity s’inspire librement de la jeunesse de la célèbre Calamity Jane. Réalisé par Rémi Chayé, le film raconte les aventures mouvementées d’une fillette de onze ans durant la conquête de l’Ouest.

Après la mort de leur mère, Martha Jane et ses jeunes frères et sœurs s’engagent avec leur père dans un convoi qui se dirige vers l’Oregon dans l’espoir de s’installer et fonder une nouvelle ville. Mais quand son père chute lourdement à cheval, Martha va devoir prendre ses responsabilités et trouver sa place au sein d’une communauté régie par des principes ancestraux. Accusée à tort d’avoir volé de précieux objets, la jeune fille partira notamment à la recherche d’un mystérieux soldat afin de prouver son innocence, mais son parcours sera semé d’embûches.

Western à hauteur d’enfant, Calamity narre les exploits de Martha Jane, une fillette au tempérament bien trempé qui se fait très vite remarquer. Évoluant dans un milieu essentiellement masculin, elle va devoir faire ses preuves pour se faire respecter en balayant les conventions. Intrépide et rebelle, Martha n’hésite pas à transgresser le code vestimentaire de l’époque ou à couper ses cheveux dans l’optique de pouvoir s’affirmer.

L’aventure que vivra Martha s’inscrit donc dans la lignée de ce que l’on connaît du personnage de Calamity Jane. Même si le récit suit un parcours plutôt balisé qui n’étonnera que les plus jeunes spectateurs, l’énergie des personnages, en particulier celle de Martha, permet de conserver un rythme soutenu et d’enchaîner les péripéties à grande vitesse. La jeune Salomé Boulven, qui prête sa voix à la fillette, propose aussi une interprétation pleine de fougue. Également présente au casting vocal, Alexandra Lamy interprète Madame Moustache, une propriétaire de mine d’or qui servira de mentor à Martha.

Quant à l’aspect graphique, il détonne par son aplat de couleurs chatoyantes et lumineuses. Les traits, certes parfois grossis, suffisent pourtant à donner vie aux personnages. Dans une ère où les effets numériques envahissent les moindres productions, ce style si particulier offre une véritable bouffée d’air frais. Dès les premiers instants, on se retrouve ainsi plongé au cœur des gigantesques plaines américaines, durant l’âge d’or de la conquête de l’Ouest et du Far West. La partition de la compositrice Florencia Di Concilio renforce l’authenticité de l’époque avec une large place donnée à une formation de Bluegrass (banjo, mandoline, guitare, contrebasse et violon) qui donne cette sonorité si typique de l’Ouest américain. Tous les ingrédients semblent donc réunis pour nous faire vivre le voyage initiatique de cette future légende des westerns.

08.10.2020

4

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Commentaires

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caolin

il y a 3 ans

Le fil conducteur est assez commun, mais les dialogues sont plein d’intelligence et très bien interprétés, en particulier ceux de Calamity. Riches en rebondissement, le film est porté par une forme picturale rare, tout en aplats. Une référence peut-être au king américain Hopper.


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