C'est la Vie Belgique, France 2020

Critique du film

Avoir un enfant et son lot de complications

Emma Raposo
Critique du film: Emma Raposo

Avoir un bébé : une promenade de santé pour les uns, un parcours du combattant pour les autres. Dans cette nouvelle comédie, le réalisateur Julien Rambaldi propose de suivre cinq couples dans leur bataille respective pour accueillir un enfant.

Il y a cette carriériste acharnée et ce papa au foyer, il y a cette femme qui a fait un bébé (presque) toute seule, il y a aussi ce couple qui rêve d’avoir un enfant depuis 10 ans, il y a encore celle qui a l’air plus mariée avec sa mère qu’avec son propre mari, et il y a enfin ce couple de femmes et cet homme qui les aide à avoir un bébé. Eux, ce sont cinq couples et cinq histoires différentes. Et pourtant, les voilà tous réunis en un même lieu pour donner naissance à leur enfant. Tout ce petit monde finit par se croiser dans la maternité où travaille Dominique (Josiane Balasko), une sage-femme chevronnée qui doit, bien malgré elle, travailler avec un nouvel obstétricien (Nicolas Maury), jeune et imbus de sa personne.

Dans le genre grand divertissement, tous les films ne se valent pas et de loin. Et en matière de comédie, le cinéma français peut parfois nous ennuyer plus que de raison. C’est la vie ne déroge pas à la règle et ne restera pas dans les annales. Plus de l’ordre du téléfilm du dimanche après-midi que du film de genre destiné aux salles obscures, C’est la vie ne fait pas de mal, mais pas de bien non plus, et c’est bien ça le problème. Que dire d’un film tellement lisse et convenu qu’on l’oublie aussitôt l’avoir visionné?

Embourbé dans un sentimentalisme assommant et essayant en vain de mêler comédie avec quelques sous-tons dramatiques soulignés avec quelques effets de lumière pour s’assurer que chacun a bien compris que c’est le moment de lâcher sa petite larme, le film, écrit par Thomas Perrier, scénariste entre autre pour des séries telles que «Joséphine Ange Gardien» et «Camping Paradis», et Julien Rambaldi, sort les rames pour parvenir à nous soutirer un soupçon d’émotion. Mais c’est peine perdue. Du cinéma sans saveur, en veux-tu, en voilà! Mais aurait-on oublié que comédie ne rime pas forcément avec vide et platitude?

La dernière réalisation de Julien Rambaldi, dont le dernier fait remonte à 2016 avec le film Bienvenue à Marly-Gomont, rappelle surtout que le tragi-comique n’est pas un genre facile à manier. N’est pas Phoebe Waller-Bridge qui veut! Car mis à part un début de bonne idée traitant de la cohabitation de la vie et de la mort - une vie s’éteint, une autre naît au sein de la même famille-, qu’il aurait été intéressant de creuser pour proposer un film au mieux plus consistant, le film patauge dans une eau tiédasse de bons sentiments et ne propose rien d’autre que des tranches de vie caricaturales vues et revues. Aucun piquant pour un scénario aussi banal que plat, et qui ne propose rien de nouveau à part d’enfoncer des portes déjà grandes ouvertes. Pour rire et pleurer, on repassera.

26.07.2021

1.5

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