Avengers: Endgame Etats-Unis 2019 – 181min.

Critique du film

Game Over pour le MCU

Prescilia Correnti
Critique du film: Prescilia Correnti

Après plus de 22 films et dix années de mise en place, le Marvel Cinematic Universe est pratiquement arrivé à la conclusion de sa phase 3. Après un précédent volume qui battait tous les records, Endgame visait encore plus loin en promettant une conclusion titanesque. Les attentes étaient hautes. Trop peut-être. Quitte à ce que Marvel aille trop loin dans le spectacle et se perde en chemin ?

Alors qu’il a réduit en poussière près de 50 % de la population de la galaxie, Thanos, fier d’avoir réussi son plan, part en exil sur une planète fermière. Pendant ce temps les Avengers essaient de survivre dans un monde dévasté en reprenant le cours de leur vie. Alors, lorsque l’un des leurs revient d’entre les morts, l’espoir renaît et les Avengers jouent leur dernière carte pour sauver le monde.

À la sortie d’Avengers : Endgame une question restait en suspens : jusqu’où peut-on aller pour le fan-service ? Car il est vrai que si le Marvel Cinematic Universe a toujours préféré réadapter à sa sauce les pages de ses comics, il y a parfois des limites qu'il vaudrait mieux ne pas franchir. Entre surprise et aberration, la frontière est parfois mince et jongler avec devient un art extrêmement périlleux qui doit être manié avec habileté. En définitive, ce qui ressort d’Avengers : Endgame ce n’est pas un film savamment dosé comme avait pu l’être son aîné Infinity War, mais un pâté pour enfant qu’on aurait prémâché et macéré pendant des heures afin d’enlever toute l’essence dramatique pour ainsi ne garder que l’humour et les blagues potaches. Après le parfum de tragédie laissé par Infinity War, Endgame se pavane dans une légèreté enfantine en excluant toute tragédie de son climax. Le spectacle a beau être au rendez-vous, avec des effets spéciaux à couper le souffle, des images spectaculaires, un combat final titanesque et des clins d’œil pour satisfaire son public, le long-métrage des frères Russo laisse un arrière-goût amer d’inachevé.

Pourtant Avengers : Endgame avait tout pour explorer en profondeur les trames et les conséquences survenues directement dans Infinity War. À commencer par son introduction lourde de sens et de conséquences qui malheureusement n'influence pas la ligne directrice du film. Là où Infinity War avait une structure claire, une attraction palpitante et une tension oppressante, Endgame s’essouffle dès la première heure. Le film s’éparpille, avance par à-coups et peine à trouver son rythme et ce jusque dans son final pourtant si attendu. En plus de soulever des questions de cohérence, qui viennent s’ajouter à de nombreuses grossières facilités d’écriture, Avengers : Endgame se paie le luxe de dénigrer, voire de rétrograder, l’un de ses atouts majeurs : Thanos. Sous-évalué au rang de simple bad-guy, cet antagoniste si percutant, mélancolique et fascinant dans Infinity War devient ici un vulgaire pantin violet qui subit les mauvaises décisions de ses possesseurs. Malheureusement le maigre travail d’écriture du titan fou s’applique aussi à une pelletée d’autres personnages, dont certains sont simplement utilisés en tant que joker ; quand d’autres ne témoignent presque que d’une obligation contractuelle d’apparition à l’écran.

En bref !

Avengers : Endgame avait tout pour réussir. Une trame, une ambiance, des personnages aussi intéressants que charismatiques, mais le film ne parvient qu’à gratter en surface sans creuser pour aller au cœur du sujet. Entre manque de rythme et facilité scénaristique, Endgame retombe dans les travers du MCU. Un chapitre s’est clos, oui, mais sans apothéose.

25.04.2019

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 5 ans

“La nuit des héros”

Dans un monde dévasté, les Avengers survivants, remotivés par l’arrivée de Captain Marvel, s’en vont retrouver le criminel Thanos, pour se venger et en finir.

Cette mise en route trop attendue ne dure que quelques instants heureusement. Une rupture bienvenue apporte vite un nouvel élan narratif. Comment accepter, pour ceux qui restent, que la moitié de l’univers a été réduite en poussière ? La saga lucrative qui nous avait habitués à un rythme épileptique et moins de psychologie donne ici du temps au deuil, à l’impuissance, la dépression et au souvenir avant le besoin nécessaire de se reconstruire.

Autre astuce scénaristique plutôt maligne, un retour dans le passé permettant d’affronter ou d’embrasser les chers disparus, tout en recyclant les scènes marquantes des épisodes précédents. Baroud en forme de haie d’honneur qui s’achève en bataille royale programmatique – la seule véritable du film – réunissant tous les héros une dernière fois avant la nuit.

Sur sa lancée, la machine fait montre d’une mécanique bien huilée. 3 heures de spectacle mâtinées d’aventures, d’action et de sacrifices émotionnels sans négliger l’humour cocasse et bien gras de Thor notamment. Un final clé à la hauteur des espérances qui saura combler les fans les plus fidèles et satisfaire les sceptiques. Une page qui se tourne, mais rien qu’un au revoir cependant puisque, fort de son succès, l’empire Disney prépare à coup sûr une nouvelle salve héroïque. Le dieu business lui aussi est immortel.

7/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


Eric2017

il y a 5 ans

Cet ultime épisode est plutôt surprenant dans la mesure où il y a pas mal de moments calmes ce qui n'est pas pour me déplaire. Enfin la boucle et bouclée et de manière assez magistrale. (F-02.05.19)


vincenzobino

il y a 5 ans

3.5: Le temps d’une décennie
Thanos a ravagé la moitié de l’humanité et bon nombre d’Avengers. Les survivants conduits par Captain Marvel parviennent à le retrouver et à l’éliminer. Mais leurs compagnons sont toujours portés disparus et pour les récupérer, rien de tel qu’un voyage dans le passé pour empêcher Thanos de provoquer la fin de l’humanité en récupérant les pierres avant lui, sans croiser leurs doubles.
Le voici donc cet acte final du MCU. Ayant l’avantage de ne pas être fan et de juger sur l’objectivité, l’impression positive suscitée par Infinity War me poussait à l’optimisme, la durée de 3 heures au pessimisme. Le cocktail s’avère confirmé.
L’écriture est excellente : un découpage en deux parties apparemment distinctes, la recherche des survivants et le retour dans le passé, qui donne lieu à une troisième davantage épique avec son lot d’émotions certaines pour les fans. Les portraits plus psychologiques sont pour un MCU tout à fait passables, particulièrement pour notre homme de fer avec une subtile rencontre; l’humour fort présent, mais ça manque un peu de punch sur les deux premières parties, la faute à certaines longueurs (oui!!!) durant le retour dans le passé.
Mais l’ultime partie s’avère davantage rythmée et va provoquer par son issue une forte note de nostalgie. On les aimait bien quand même ces Avengers et cette décennie écoulée en leur compagnie méritait peut-être un final plus court mais l’hommage ultime, en ouverture de générique final parvient, même chez les plus sceptiques, à faire réaliser que cette décennie touche bien à sa fin.
Se laisse donc tout à fait voir...Voir plus


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