Aquaman Etats-Unis 2018 – 143min.

Critique du film

Sombre héros de la mer

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Apparu furtivement dans un caméo chez Zack Snyder dans Batman v Superman: L'aube de la justice (2016) puis dans le Justice League qui suivait, Arthur Curry, dit Aquaman, s’offre enfin son origin story. Partagé entre sa double nature humaine et atlante, le super-héros vadrouille entre les deux mondes, à la recherche de sa mère; comme un justicier solitaire, une sorte de loup de mer désintéressé, sans responsabilité, ni attache. Mais une guerre menace l’Atlantis et les peuples émergés, et Aquaman devra affronter sa destinée. La paix est désormais l'apanage d’un héros.

Extrêmement attendu par les fans, le film s’annonce comme le mastodonte inarrêtable au box-office. Battant des records en Chine et en Amérique du Nord, Aquaman sera certainement en 2018 l’une des madeleines hollywoodiennes les mieux exportées. Arthur Curry a le vent en poupe et pour cause, outre un matraquage promotionnel intensif, les studios nous promettaient une gouaille caustique et irrévérencieuse et un univers sous-marin gargantuesque, mais à quel prix ?

Après les épisodes pour le moins décevants de Zack Snyder, la machinerie DC Comics prenait du plomb dans l’aile mais la retouche James Wan relève un peu la bête. Gorgé de références à la pop culture, on notera entre autres Avatar, Star Wars, Godzilla, The Meg, Jurassic Park, Le Seigneur des anneaux, La Belle et la Bête ou encore le clin d’oeil à Pinocchio et même H.P. Lovecraft, Aquaman est une sorte de mashup dégoulinant de tout ce qui compose l’inconscient collectif, teinté de combats très jeux-vidéo et d’une mythologie grecque en hologrammes façon Caesar Palace. L’exubérance et le kitch de James Wan seront les garants d’une expérience aussi indigeste que divertissante. À défaut de vous faire vivre quoi que ce soit, Aquaman vous fera nécessairement parler.

Une fois passée l’esthétique, les héros ont bien changé, dès lors ils picolent et se refusent à leur destinée. Ici Jason Momoa campe sans trop d’effort cette mise à jour d’Arthur Curry (entendez par là une version virilisée), dans un fourbi très convenu sur l’harmonie entre les éléments, le courage, l’honneur, la famille et (alerte spoiler évident)... l’amour. Aquaman est un homme-poisson au coeur tendre et s’accompagne d’une Amber Heard très cosmétique dans le rôle de Mera (d’un genre petite sirène). Les acteurs sont littéralement noyés par la CGI et les courses poursuites redondantes. Mais plus tragique encore, Aquaman épuise au point d’en faire oublier Willem Dafoe (Vulko), Nicole Kidman (Atlanna), l’apparition de Black Manta (Yahya Abdul-Mateen II) et les propres enjeux de ses personnages.

En bref !

Entre catastrophe et weird fiction, James Wan compose autour d’un scénario de B-Movie avec un budget première classe pour une fresque grandiloquente qui débouche sur finalement pas grand chose. Mais sans doute y aura-t-il chez Aquaman suffisamment de nerf et d’intensité pour devenir l’un des chevaux de Troie de l’univers DC.

20.12.2018

2.5

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Commentaires

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PlOoP

il y a 5 ans

Ils avaient tout pour faire un bon film. Et bien c'est un gros flop.. Plusieurs plans mal filmés, des effets spéciaux ratés (On se croirait en 1980 à certains moments). Dés la 2è minutes du film, vous avez le scenario tout tracé. Mon plus grand regret après avoir payé pour voir ça : ne pas être parti à l'entracte et espérer que la 2ème partie aurait quelques rebondissements. Encore une fois, DC veut surpasser Marvel en faisant de mauvais copiés collés alors qu'ils avaient toutes les cartes en main pour bien faire.....Voir plus


vincenzobino

il y a 5 ans

3.5: Le seigneur du trident
1985: Atlanna, souveraine de l’Atlantide et contrainte de fuir le royaume aquatique, arrive au large d’un phare et tombant amoureuse de son gardien, enfante Arthur mais repart aussitôt. De nos jours, Arthur ayant suivi une formation de combat est appelé à chercher le trident de Poseidon, symbole de la royauté et ainsi détrôner son frère Orm qui jure de donner les pleins pouvoirs aux sept royaumes des océans et détruire le royaume supérieur, soit l’humanité. La princesse de l’un de ces royaumes, Mera, fidèle à Atlanna, sera une alliée plus que précieuse.
DC est de retour et à première vue, ce préquel ne promettait rien de particulier si ce n’est un Avatar aquatique. Unique promesse légitimement tenue.
La durée de 145 minutes pouvait rafraîchir quelque peu mais finalement passe assez vite: 45 premières minutes inégales, sitôt le départ de Atlanna mais derrière, cette quête du Graal avec une certaine et culottée prédiction de cataclysme (hasard sicilien incroyable mais vrai) s’avère fort intéressante niveau action et surtout splendide visuellement parlant.
Il n’y a bien sûr pas d’émotion absolue mais le statut final d’Arthur garantissant une continuité ainsi qu’une future épopée « pirate » suffit à nous satisfaire. Il persiste un mystère sur le sort d’un des adversaires de notre héros aquatique mais la séquence post-générique y répond.
Se laisse tout à fait voir...Voir plus


CineFiliK

il y a 5 ans

« Rien que de l’eau »

Arthur est le fils des amours illégitimes entre une reine d’Atlantis et un humain. Il lui faut aujourd’hui retrouver le trident de Neptune et s’emparer du trône qui lui revient, afin d’éviter que son frère cadet ne déclare une guerre sans merci contre les hommes.

La noyade était pratiquement assurée, tant l’entreprise DC semblait couler à pic sous le poids de ses nombreux échecs. Aquaman enfile ses gros manchons pour ne pas sombrer trop vite. Certes, le scénario demeure une bouillabaisse agitant jusqu’à l’excès mythologies vulgarisées, liquide amniotique et énième gilet de sauvetage mondial. Oui, les emprunts sont nombreux, dévoilant çà et là des images inspirées d’Avatar, Star Wars, Jurassic World, Indiana Jones et, osons la référence, Les Chevaliers du Zodiaque. Quant au héros, il a la musculature, l’humour plat et la grâce chevelue d’un catcheur plongeant sur le ring. Mais la recette terre et mer n’est pas si indigeste. Les plages demeurent idylliques et les abysses reflètent, sous le kitsch de l’Atlantide, l’angoisse et la fascination, ajoutant de la profondeur en 3D. Aquaman permettra-t-il à l’aventure DC de ne pas finir en queue de poisson ?

6/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


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