Mal de pierres Belgique, Canada, France 2016 – 120min.

Critique du film

Mal de pierres

Critique du film: Geoffrey Crété

Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.

Le cinéma de Nicole Garcia (Place Vendôme, L’Adversaire, Un balcon sur la mer) manque parfois de chaleur et de souffle, la faute notamment à une mise en scène académique, dénuée de grande dimension cinématographique. Mal de pierres, présentée en compétition officielle au Festival de Cannes, pourra donc rebuter par son approche mécanique, trop claire, presque en décalage avec l’amour et la passion au cœur de l’histoire. Il y a pourtant le facteur Marion Cotillard : dans ce rôle de femme dévorée de l’intérieur, en lutte perpétuelle, l’actrice est lumineuse et envoûtante. Elle apporte à Mal de pierres cette intensité étrange, ce mystère de pur cinéma, qui lui permet de sortir de ces sentiers battus pour toucher - voire même étonner dans sa dernière partie.

24.10.2016

3

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Commentaires

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TOSCANE

il y a 8 ans

J'ai aimé ce film même si l’émotion n’était pas au rendez-vous. Me voici donc réconciliée avec Marion C., Gabrielle, lumineuse et très belle, remarquablement bien filmée. Jamais larmoyante, parfois méchante ce qui lui va aussi très bien. En quête d’une inaccessible passion amoureuse et charnelle, prisonnière d’un mariage imposé par sa mère, elle luttera sans jamais abdiquer. Très belle musique.Voir plus


CineFiliK

il y a 8 ans

Pensée du jour : La Passion selon sainte Marion

En Provence, Gabrielle, sensuelle et passionnée, est empreinte de folie aux yeux des villageois et de ses parents qui, pour calmer ses ardeurs, la marient à José, un ouvrier agricole espagnol. Une union insatisfaisante pour la jeune fille qui souffre du cœur et de calculs rénaux douloureux l’empêchant d’enfanter. Afin de se soigner, elle se rend contre son gré en Suisse dans un sanatorium. Elle y fera la connaissance d’André Sauvage, un lieutenant français, blessé lors de la guerre d’Indochine.

Il y a un caractère dur et entier chez Gabrielle qui ne séduit pas immédiatement. « C’est vrai ce que disent les autres… Tu es méchante ! », lui confesse son époux. Inspirée par ses lectures romantiques, si attirée par son professeur, époux et futur père, qu’elle en lèche le nom, elle ambitionne une grande histoire d’amour qui saura combler son désir et dépasser son mal de pierres. Dans un rôle à fleur de peau qui rappelle les héroïnes incandescentes de Lars von Trier, Marion Cotillard, de tous les plans, se donne et se plie. Mais la mise en scène ancienne de Nicole Garcia et une image jaunie ne la soutiennent guère, de même qu’une incohérence temporelle dommageable. Le roc ne se fissure que tardivement en présence du personnage d’André, campé par un Louis Garrel plus fantomatique que ténébreux. Au final, c’est la figure sacrificielle du mari qui convainc le plus. Fruste et en retrait, le digne quêtera sans impatience que son ange Gabrielle le prenne sous son aile.

6/10
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novecenti

il y a 8 ans

Film qui vaut plus pour ses personnages et leurs ressorts que par l'interprétation et la mise en scène. Cela parle de désir et de sexualité exaltée, de froideur et d'indifférence, de distance affective, d'amour transcendé, d'illusions et de réalité, de destins brisés, de devoir et loyauté. Je l'ai malheureusement trouvé trop long, manquant de finesse, de rythme, de vibrations, de perspectives. Comme si le regard porté déteignait sur le résultat.Voir plus


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