La Légende De Manolo Etats-Unis 2014 – 97min.

Critique du film

Book of Life

Critique du film: Geoffrey Crété

Une légende mexicaine parle d’un pari entre la douce Muerte et le machiavélique Xibalba, reine et roi des mondes des morts, lancé autour de deux garçons amoureux d’une même fille dans le village de San Angel. Le premier, Joaquin, fils d’un soldat héroïque, marche dans les pas de son père, aidé par une amulette magique offerte en secret par Xibalba. Le second, Manolo, est destiné à devenir un toreador, mais rêve de musique. C’est lui qui devra partir au-delà des mondes et affronter ses plus grandes peurs pour séduire Maria et vaincre les ennemis du village…

Inutile de prendre des pincettes : La Légende de Manolo est un film d’animation plus qu’indigeste, d’une lourdeur et d’une niaiserie difficiles à supporter. Bâti autour d’un sympathique désir de partager la culture mexicaine, en l’occurrence la Fête des morts, le film de Jorge R. Gutierrez, avec Guillermo Del Toro à la production, manque cruellement d’idées, d’humour et d’énergie. D’un ennui mortel, cette insipide histoire de triangle amoureux et de pari surnaturel, agrémenté d’une bataille contre un ennemi local, fonce tête baissée dans tous les écueils du genre. Même l’excursion en territoire des morts ne permettra pas de revitaliser l’histoire, qui ressemble à un vulgaire conte de bas-étage, sans souffle ni ambition – la volonté pas très fine de ne pas faire de Maria une pitoyable demoiselle en détresse confirmera toute la médiocrité de l’entreprise. Cerise sur le gâteau : malgré la présence du réalisateur du Labyrinthe de Pan, La Légende de Manolo est dénué de toute magie.

19.02.2021

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Commentaires

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tony771

il y a 10 ans

Plein d'émotions.


regis_m

il y a 10 ans

Superbe film sur des thèmes qui touchent au sacré (la mémoire des morts, l'honneur et le poids de la filiation...) avec un humour omniprésent et une belle noblesse des personnages (des marionnettes en bois ?). On sent un projet authentique, une sensibilité à fleur de peau, un hommage vibrant. Sans doute le film d'animation le plus sincère et le plus tendre qui existe. On retrouve des situations proches de Corpse Bride de Tim Burton, avec peut-être plus d'humanité. Quel bonheur d'avoir vu ce Book of Life, qui ravira les petits, les ados, et bien sûr les parents !Voir plus


films_pour_enfants

il y a 10 ans

L'amoureux accepte la mort pour retrouver son aimée (qui était juste endormie). "Mais c'est quoi cette histoire, on est des enfants nous", "Sont gores les Mexicains avec la mort" nous diront les enfants du film qui entendent cette histoire. En effet l'histoire est plutôt dure, mais l'humour, les belles images désactivent un peu les tensions, cela reste quand même adapté à des enfants de plus de 7 ans.

MESSAGE


Amour. L'homme doit mettre de l'énergie pour conquérir la femme. Une histoire qui nous parle de deux prétendants, Manolo et Joaquin qui ont des vues sur la même demoiselle. Être présent pour l'autre, ne jamais laisser tomber son aimée, se battre pour être à côté d'elle. Romantisme. Les femmes aiment les hommes qui chantent avec leur coeur, qui expriment leurs sentiments avec la guitare, qui allument des bougies. Critique de celui qui croit que ce sont ses muscles ou son diamant qui va plaire à la femme. Mariage. À la fin quand on est amoureux on se marie.

Penser aux autres. Nous ne devons pas penser qu'à nous, surtout en amour. Les morts vivent dans le coeur des vivants, s'il n'y a plus personne pour penser à eux, ils disparaissent. Sens du sacrifice. On peut se mettre en danger par amour (c'est en protégeant Manolo que Maria se fait morde par un serpent à sa place). Ne pas hésiter à mourir pour retrouver son aimée dans la mort. Sens des responsabilités. Que ce soit pour faire plaisir à la famille ou pour sauver le village, nos choix ne sont pas toujours centrés sur nous. Les héros se sentent responsables des autres, ce qui confère leur valeur, mais ce qui peut aussi les empêcher d'être eux-mêmes ou heureux.

Quête identitaire. Être mal dans sa vie et vouloir autre chose. Difficile de trouver sa propre voie quand on fait partie d'une famille qui ne démord pas de la sienne. Deux enfants vont suivre la voie des parents (être un soldat, être au toréro), ils sentent bien la pression des ombres imposantes au-dessus d'eux qui les dirigent (mais le héros va quand même toujours se battre pour garder sa guitare, il finira par pouvoir être soi-même).

Famille. Importance de ceux qui sont toujours présents pour nous. Pression paternelle. Difficile de faire avec un père qui a des attentes, impose les choses, en croyant que c'est pour le bien de l'autre.

Mise en danger : différents combats (contre des animaux dangereux, le premier sera un gros sanglier agressif aux yeux luminescents, puis un gros taureau dangereux et agressif et pour finir un monstre, constitué des squelettes de taureaux morts, yeux rouges, grosses dents, rugissant, entouré de flammes, cornes impressionnantes) (contre les brigands, qui sont d'abord craints avant d'être combattus. Puis leur chef Chakal apparaît à la fin du film, il kidnappe Maria, elle va devoir fuir les coups violents qu'il assène un peu partout. Chakal est prêt à faire exploser tout le village en allumant des bombes qu'il portait sur lui, Manolo et Joaquin veulent le maintenir sous une cloche, ils sont les deux prêts à perdre leur vie pour sauver leurs amis). Manolo doit passer des épreuves (s'échapper d'un labyrinthe où de grosses boules lui foncent dessus puis une statue va donner un coup d'épée sur sa tête). Tomber dans le sombre Pays des Oubliés et risque de finir empalé.

Mort. Tristesse à la mort de Maria, puis à celle de son amoureux Manolo qui veut la rejoindre. On comprendra par une flamme qui s'éteint que le père de Manolo s'est fait tuer dans son combat contre Chakal. Fausse mort de Manolo qui se sacrifie pour le village à la fin du film. - On va fréquenter beaucoup de morts, des squelettes, mais ils ont une apparence plutôt jolie.

Tristesse. Rappel de la mère morte de Manolo, elle manque à son petit garçon. Les enfants sont tristes de voir Maria envoyée à l'étranger par son père. Manolo est considéré comme responsable de la mort de Maria, il est rejeté par ceux qui aimaient la jeune femme.

Malaise. Apparition d'un vieux avec un gros nez boutonneux qui fait un peu peur, on voit bien qu'il propose à l'enfant quelque chose de pas très net. Les deux anciens amis se battent pour le coeur de Maria. Le brigand Chakal se dirige vers la ville, on craint que tout le monde soit tué. Maria doit faire passer le devoir avant son coeur. Beaucoup de pression du type "Tu aimes ta famille ?" et refusant de tuer un taureau Manolo se fait rejeter par son père. Les Dieux sont en dehors des valeurs humaines, celui qui tire les ficelles depuis le début, Xibalba va continuer d'être aimé par La Muerte.

Réponse existentielle. La mort est une fin, et l'ancêtre n'existe que si on se souvient d'eux. Création de divinités pour expliquer ce qui peut exister après la mort. Parler de la mort. Avoir un culte des ancêtres.Voir plus


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