Article2. April 2024 Cineman Redaktion
Les années 90 en 10 films incontournables
Nostalgie bonjour ! Voici une décennie légendaire résumée en 10 films.
(Un article de Kilian Junker)
Décennie s’ouvrant au lendemain de la chute du mur de Berlin, les années 90 sont marquées par deux faits concomitants dans le domaine audiovisuel : la démocratisation galopante de la télévision qui irrigue désormais la plupart des foyers et l’explosion du succès des jeux-vidéos. C’est un siècle également durablement influencé par sa musique, balancé entre l’avènement du hip-hop comme genre ultra-populaire et le raz de marée Nirvana autour de la sortie de «Nevermind». Bref, une décennie éminemment riche, qui l’est tout autant dans le monde du septième art. Nous allons tenter de vous le prouver en dix films immanquables de la période !
«La Cité de la Peur» (1994)
Si cette liste sera criblée de grands titres du cinéma, pourquoi ne pas débuter – une fois n’est pas coutume – par une grande comédie populaire. Écrite et mettant en scène le fameux groupe d’humoristes «Les Nuls», embrayant à la suite de la déferlante absurde des films des ZAZ (responsables notamment de la série des «Y a-t-il un flic…»), «La Cité de la Peur» est une pure comédie absurde, rarement dépassée depuis, qui aura su irriguer tout un pan de la culture populaire francophone. Certainement pas le plus grand film de cette sélection, mais à coup sûr une étape immanquable (et hilarante) dans la riche filmographie des années 90 !
«Danse avec les loups» (1990)
Autre salle, autre ambiance. Avec «Danse avec les loups», la décennie s’ouvre sur un monument, déjà par sa renommée (il gagne l’Oscar du meilleur film et une flopée d’autres statuettes) mais aussi par sa longueur : pas moins de quatre heures dans sa version director’s cut ! Et ce western réalisé (et interprété) par Kevin Costner, fouillant les mythes américains pour déployer une œuvre autant contemplative que dramatique, mérite largement sa place au sein de cette sélection. Mention spéciale pour la photographie de Dean Semler (déjà à ce poste pour les deux premiers «Mad Max»), somptueuse de bout en bout !
«Matrix» (1999)
Admissible in extremis dans cette sélection des nineties, le premier volet de la trilogie Matrix» est évidemment un indépassable ! Non seulement il sera parvenu à révolutionner durablement les techniques de prise de vues et d’effets spéciaux, mais il creuse également une prolifique veine de films jouant sur la perception de la réalité qui pulluleront dans les années 90 (avec d’autres très bons titres d’ailleurs, «The Truman Show», «Fight Club» ou encore «Total Recall» pour ne citer qu’eux). Ainsi, les Wachowski transforment l’essai de leur premier (et génial) film «Bound» et inscrivent à jamais leurs noms au panthéon des réalisatrices de science-fiction.
«Titanic» (1997)
Comment parler des années 90 sans évoquer «Titanic» ? Film le plus lucratif de la décennie qui, malgré une aura parfois un brin mièvre, balaie toutes les critiques tant il parvient à déployer côte-à-côte sa tragédie hors norme et son drame intime décidément lacrymal. Une grande réalisation de James Cameron après le non moins aquatique «Abyss», qui reste dans l’air du temps vu le succès de sa ressortie en salles récente !
«L’Antre de la folie» (1995)
Niveau horreur, la décennie des années 90 n’a pas à rougir ! Entre «Le Silence des Agneaux», «Le Projet Blair Witch» ou encore «L’Echelle de Jacob», les titres qui ont marqué l’histoire du genre s’enchaînent. Parallèlement, on passe par une véritable vague d’adaptations (souvent franchement moyennes) de Stephen King. Le film que l’on retiendra n’en est pas immédiatement une, pourtant l’influence de l’écrivain américain transpire à chaque instant et hisse le long-métrage en indispensable de l’épouvante de la décennie. Un concentré d’angoisse réalisé par John Carpenter (après «The Thing» ou encore «Halloween») qui fut un échec cuisant à sa sortie, mais qui a largement été réévalué depuis…
«La Liste de Schindler» (1993)
S’il y a bien un réalisateur qui écrase la concurrence dans les années 90, c’est Steven Spielberg. Il parvient autant à créer des blockbusters figurant dans les films les plus lucratifs de la décennie («Jurassic Park», «Il faut sauver le soldat Ryan») que des longs-métrages plus personnels, et c’est résolument le cas de «La Liste de Schindler». Sacré par l’Oscar du meilleur film l’année de sa sortie, il est encore vivement critiqué aujourd’hui (notamment par Claude Lanzmann, le réalisateur du documentaire-somme «Shoah» en 1985) mais s’impose comme un immanquable de la décennie.
«Philadelphia» (1994)
Si l’épidémie de SIDA débute dans les années 80, la décennie suivante n’en est pas moins marquée par la menace durable de la maladie. C’est donc dans ce contexte brûlant que sort «Philadelphia» de Jonathan Demme, narrant l’histoire d’un avocat incarné par Tom Hanks qui perd tout du jour au lendemain après avoir été infecté par le virus. Un film un peu daté aujourd’hui, mais qui reste encore de nos jours un véritable jalon de l’évocation de cette maladie au cinéma.
«Lost Highway» (1997)
Les nineties, c’est aussi un peu la décennie de David Lynch. Après sa glaçante clôture sous forme de film de la mythique série «Twin Peaks» et le classique «Sailor et Lula», il sort peut-être ce qui reste comme son film le plus puissant : «Lost Highway». Un long-métrage dérangé et dérangeant, planant entre une B.O. hantée par Bowie ou les Nine Inch Nails, racontant la descente aux enfers d’un saxophoniste menacé dans sa propre demeure. Le film ouvre la voie pour deux autres films de Lynch (et deux autres chefs-d’œuvre) centrés sur Los Angeles : «Mulholland Drive» en 2001 et «Inland Empire» en 2006.
«L’Étrange Noël de Monsieur Jack» (1993)
Si les nineties ne sont pas avares en animation de qualité («Princesse Mononoké» de Miyazaki, «Perfect Blue» de Satoshi Kon, le tout premier «Toy Story» pour citer trois œuvres diamétralement opposées), c’est tout de même la richesse folle de sa stop-motion et ses rythmes entrainants qui propulsent «L’Etrange Noël de Monsieur Jack» au sommet des immanquables de cette décennie. Le film d’Henry Selick infusé par l’univers glauque et macabre de Tim Burton déborde de truculences et fertilisera largement tout un imaginaire baroque au sein du cinéma.
«Pulp Fiction» (1994)
Outre Kurt Cobain, le mythe de pop culture qui caractérise le mieux la décennie des nineties est sans doute le second long-métrage de Quentin Tarantino, «Pulp Fiction». Entre ses dialogues ciselés, sa mythique scène de danse impliquant Uma Thurman et John Travolta ou le rôle mémorable de Bruce Willis, le film avait tout pour marquer son époque et l’a fait de manière indélébile. Et ce ne sont pas ses multiples récompenses (Palme d’or à Cannes, Oscar du meilleur scénario) qui terniront sa réputation d’absolu film culte… Bref, une belle manière de clôturer cette sélection de la fine fleur de la production cinématographique des années 90 !
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